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Scandales financiers: Tunisie Telecom
Pour quand un audit approfondi, équitable et transparent
L’opérateur historique des télécommunications Tunisie Télécom connaît depuis le lendemain de la révolution bénite du 14 janvier, des mouvements de revendications et des sit-in : le dernier en date a été observé lundi devant le siège social de la société sis aux Berges du Lac, et suivi, apprend-on, dans les 24 régions de la Tunisie. Et pour cause ?
Dans ce contexte, partant de l’intérêt que représente Tunisie Télécom pour l’économie tunisienne, il est de notre mission de faire la lumière sur les tenants et aboutissants du malaise qui frappe cette entreprise.
D’abord, on nous précise que les employés de Tunisie Télécom ne réclament pas des augmentations de salaires, notamment dans cette période où il est impérieux de focaliser les efforts de l’ensemble des Tunisiens sur la reprise de l’activité économique et la protection de la révolution. Ils vont même jusqu’à exprimer leur engagement à cotiser d’une journée ou plus de travail au service de l’économie nationale pour la desserte du développement équitable dans les régions. Il y a même ceux qui sont prêts à cotiser une journée de travail/mois pour chaque région de notre pays.
Mais, nous souligne-t-on, notre conscience des enjeux présents et futurs qui pèsent sur l’ensemble de la nation, nous dicte également et plus que jamais de nous inscrire dans le programme d’action pour la sauvegarde de nos institutions et la préservation de notre tissu productif et entrepreneurial. Et c’est effectivement dans cette lignée que s’impriment les revendications de ces derniers jours qui se sont cristallisées, dans le souci de donner un coût d’arrêt à l’hémorragie pécuniaire abusée et désabusée, autour des deux points fondamentaux ci-après :
L’application des termes d’un accord (notamment son article 10) conclu entre la centrale syndicale et les autorités de tutelle concernant une soixante de cadres recrutés en dehors des textes réglementant le statut particulier des agents de Tunisie Télécom fixé par un décret de 1999, qui occupent des postes-clés dans l’entreprise et touchent des salaires exorbitants,
Et l’activation de la constitution et l’engagement des travaux de la Commission sectorielle chargée d’auditer les dossiers suspectés de corruption au sein de l’entreprise.
En effet, nous indique-t-on que bien qu’elle sied sur un chiffre d’affaires annuel d’environ 1.300 millions de dinars avec un bénéfice net annuel de 250 millions de dinars, et bien que la vente des 35% de son capital social réalisée en 2006 a rapporté une manne 3.052 millions de dinars pour l’Etat tunisien, Tunisie Télécom n’est pas propriétaire d’un siège social digne de sa solidité financière ou qui soit à l’image de ses autres pesanteurs dans l’économie tunisienne.
Serait-ce faire preuve d’une bonne gestion que de pérenniser l’argent du contribuable tunisien dans les charges locatives, et pas des moindres, nous dit-on, de bâtiments administratifs ? Le contribuable n’est-il pas en droit de savoir si son argent est judicieusement dépensé ? Ne serait-on pas en droit de nous assurer si Tunisie Télécom ne favorisait pas certaines sphères nanties de l’ancien régime ?! Ou peut-être est-ce par citoyenneté et par souci de préservation de la dignité de ses employés que ses décisionnaires illuminés, préfèrent les contraindre à déménager de leurs lieux de travail au moins une fois tous les deux ans ? Ou y aurait-il encore de ceux qui se tuent à passer sous silence les torts et les anomalies du passé ?
Les anciennes pratiques semblent pourtant bien parties pour l’incinérateur ; mais il est grand temps de redoubler de vigilance et de hisser les remparts des plus inébranlables pour contrer toute manipulation tendancieuse qu’on voit foisonner autour de nous. A témoin !
De l’annuaire téléphonique
Il est bon de savoir si dans notre société d’aujourd’hui, on recourt encore à l’annuaire téléphonique.
Pas des masses, répondions-nous, notamment depuis l’avènement de la téléphonie mobile qui a permis à chacun d’entre nous de trimballer son propre répertoire téléphonique «ready to use» à partir de son téléphone portable. A défaut, le recours au fameux 1200 est toujours plus célère.
Ceci ne pouvait pas pour autant dissuader l’opérateur historique des télécommunications Tunisie Télécom de procéder à l’édition des annuaires téléphoniques. En effet, par un contrat de concession datant du début des années 2000 et conclu pour une durée de 10 ans, Tunisie Télécom a confié l’édition des annuaires téléphoniques (environ 200 mille exemplaires/an), à la société Editions Techniques Spécialisées (ETS) dont la gérante est Mme Hajer Djilani ; M. Hedi Djilani, épouse de ex-président de l’Utica. Pour une bagatelle de cinq (5) millions de dinars/an.
Mais, ce qui alerte l’esprit, c’est que la demande de ce produit est quasi-insignifiante pour ne pas dire quasi-nulle. Du coup, il semble qu’une fois édités, ETS livre ces annuaires à Tunisie Télécom qui les stocke dans ses entrepôts souvent jusqu’à dépérissement, nous apprend-on !
Des agences de communication
Vers la fin de l’année écoulée, Tunisie Télécom semble avoir cherché à transformer son identité visuelle en adoptant un nouveau logo et une nouvelle charte graphique (symbolisant le signe mathématique de l’infini) jetant ainsi aux calandres grecques son ancien logo (de forme ronde que tout le monde connaît). Mais pourquoi cette rupture avec le passé surtout que l’ancien logo (datant de 1996) s’est bien sédentarisé dans la perception du client et du consommateur lambda ? Ne valait-il donc pas mieux garder l’ancien logo plutôt que de chambouler l’image dans la chaîne perceptive du client ?
Et si on vous répond que le concept et le design du nouveau logo ont été conçus par la société Havas Tunisie créée en association avec le couple Slim Zarrouk et Ghazoua Ben Ali Zarrouk, fille de l’ex-président déchu, que diriez-vous ?
Dotée d’un capital d’un million de dinars, Havas Tunisie est dirigée par Slim Zarrouk (président du conseil), son épouse siégeant également au conseil d’administration. Havas Tunisie qui aspirait déjà à devenir le leader tunisien dans le domaine du conseil en communication rafla ainsi son premier contrat de cette agence avec l'un des plus grands annonceurs. Coût de l’opération pour Tunisie Télécom environ sept (07) millions de dinars, auquel coût il faut ajouter les frais de confection des nouvelles enseignes lumineuses, des signalétiques et d’habillage du parc automobile de service et autres utilitaires, papiers à entête, etc.
Ainsi, alors que sévissait de par la planète une crise financière et économique mondiale des plus périlleuses, l’opérateur historique ne se préoccupait pas des incertitudes et des économies de coûts, mais va plutôt tous azimuts écraser le champignon de son ardoise dépensière.
Et «surprise» sur le gâteau, nous apprend-on nombreux ont été ceux qui avaient crié au plagiat ; le nouveau logo de Tunisie Télécom ressemblait comme drôlement à celui de Virgin media. A témoin :
Ne devrions-nous pas nous incliner devant autant de sagesse révoltante de créativité et de quotient inventif ? Mais pourquoi donc s’acharner avec autant de véhémence contre ces compétences très rares qui orientent les décisions stratégiques, qui sont hautement sollicités dans le secteur des TIC de par le monde, et qui font les ravages les plus louables dans les performances des entreprises qui ont la chance de les compter dans les rangs de ses employés ? Et en quoi cela dérangerait-il la conscience du contribuable ou le bon vouloir du trésor public si toutefois ces éclairés de l’esprit (une soixantaine) grattaient au passage environ 20% de la charge salariale de 8.500 autres employés ghettoïsés ? Ne serait-il pas plus dommageable que de n’en compter qu’une soixantaine ?
La Presse Economie
Ajouté le : 16-02-2011

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